A peine deux annees, et force est de reconnaitre qu’il ne maitrise pas encore avec toute la rigueur requise votre usage, Afin de lui si nouveau, d’la parole.
A vrai dire, il ne sait meme nullement s’il en a tellement besoin que cela. Mais on n’arrete gui?re le progres, a votre que l’on evoque.
Il convient preciser qu’au file des annees 20 le cinena francais, art populaire s’il en pantalon, s’est quelque peu egare, sous la pression des “cinegraphes” epris de poesie de kiosque de gare et de litterature bien lechee, sur la pente fatale d’un esthetisme boursoufle et emmerdant. De petites audaces visuelles, simplement formelles, semblent une maniere commode de faire avaler la banalite du propos. Rien a voir avec le deferlement sovietique, la noirceur de l’expressionnisme, du kammerspiel et du realisme allemands ou l’emotion des grands classiques americains de Chaplin, Stroheim, Keaton, Sternberg ou Vidor. Au pays de Descartes, apres la fond de Feuillade, Grand Maitre des lions et des vampires en collants noirs (et a episodes), le pot-au-feu des academiciens est avance. Parfois, tout de meme, une image incongrue arrive a un echapper et devient belle malgre eux, mais cela. ne dure jamais. Il existe tout a fait certains petits nouveaux, Rene Clair, Renoir, Gremillon, Vigo, Bunuel que le Espagne natale embrase, voire Feyder cela petit Carne si enchante via Nogent, Eldorado du Dimanche, qui debutent dans le metier, tentent de pointer le museau hors de toute votre vase et cherchent a rendre le cinema (surtout gui?re “tographe” !) a une vocation toute premiere. Cela leur faudra bien tarder quelque peu. Attendre le “parlant” justement. Le parlant, nos cinegraphes qui, ainsi que leur nom l’indique, se sont donnes Afin de but d’ecrire le mouvement et preferent le vide de la belle image Afin de la belle image, n’en ont cure. L’un d’eux, plus clairvoyant que ses copains (mais malheureusement mort prematurement) avait votre jour affirme dans une des revues introuvables qu’un cinegraphe perdant l’inspiration devenait photographe. Ils devinrent a peu pres l’ensemble de photographes assez vite. A tel point que cela finit avec en etre mechant Afin de les vrais photographes.
Il semble si peu au rendez-vous ici, le son, que lorsqu’il faudrait enfin sauter le jamais en 1929, le premier long metrage francais traitant, Mes trois Masques, devra etre realise au sein des studios londoniens, ceux de Paris se revelant insuffisamment equipes pour une telle equipee.
Des les debuts du cinematographe pourtant, les Francais avaient tout de suite eu envie de le faire parler. Leon Gaumont et Charles Pathe avaient fierement presente a l’Exposition universelle de 1900 leurs images animees parlantes ou, plus exactement, chantantes, puisque ces courtes bandes etaient en general interpretees par des gloires de l’opera et du cabaret en ce que l’on n’avait gui?re encore ose appeler du “playback”. Quelques-unes donnaient a voir et a entendre declamer Divers comediens illustres ayant accepte d’etre ainsi foutu en conserves. Perfectionnant au fil du temps son systeme de synchronisation par disques, Gaumont fit produire pendant une bonne vingtaine d’ans un nombre considerable de ces courts-metrages musicaux ou theatraux, auxquels s’ajouterent des fois des bandes d’actualites (voir a ce theme le coffret Fremeaux FA 171 consacre a la “grande guerre”). Son brevet pantalon d’ailleurs pique au sein des annees 20 par les promoteurs du systeme “Vitaphone”, qui lancerent la mode du “parlant et sonore” en se gardant beaucoup de verser un cent au veritable inovateur. La-bas, dans une telle Amerique ou seule compte la rentabilite et ou le billet https://datingmentor.org/fr/rencontres-vietnamiennes/ vert a depuis toujours remplace (avantageusement) l’image de Dieu, le debat n’avait rien d’esthetique. Gros investissement certes, mais economies et benefices a venir de bien plus belle envergure bien ! Donc, on fonca. D’autant qu’a la suite du Vitaphone couteux et pas tres pratique, arriva votre nouvelle systeme (vraiment nouveau celui-la), proposant une transcription optique du son et un synchronisme image/son enfin satisfaisant. Mes des etaient jetes. Notre muet, qui atteignit les sommets d’une perfection en ces temps de pre-depression coincidant avec ceux de le agonie, eut beau produire chefs-d’?uvre sur chefs-d’?uvre, rien n’y fit : a ceux-ci l’auditoire prefera le palichon Jazz Singer (ou le jazz ne se trouvait que au titre), parce que c’etait le premier “talkie”. Meme l’intransigeant Chaplin decida, que son futur film – le plus beau ? – pourrait etre, sinon “parlant”, du moins “sonore”.
En Japon, en Allemagne cette question du passage au traitant ne posa gui?re d’enormes problemes ethiques ou artistiques. En France en revanche, on I’a decouvert, l’hesitation fut de mise. On s’y inquieta de votre que cet art de l’image animee parvenu a sa maturite ne regressat et se trouvat relegue au rang de simple satellite de ce theatre, dans un role subalterne de conservation. Crainte au demeurant non denuee de fondement, car l’arrivee de la parole fit filmer une ribambelle de pieces d’la maniere la plus plate. Il va i?tre bon qu’au meme moment Hollywood, emoustille avec le phenomenal succes du Chanteur de Jazz, couchait systematiquement concernant pellicule les belles revues de Broadway sans se preoccuper le moins du monde d’originalite. Cela faudra plusieurs annees Afin de en arriver a toutes les geniales commedies musicale d’un Busby Berkeley ou aux eblouissants numeros de Ginger et Fred.