Vous etes «resident seul»? Pas tres original: en France la proportion de les semblables a double en un demi-siecle. Pourquoi?
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G ilbert Leopold Silly reste ne le 24 octobre 1927 a Toulon. Cela reste mort 74 annees apri?s a Paris des suites d’un cancer du fumeur sous le nom de Gilbert Becaud. Apres la Seconde guerre mondiale, Gilbert a planetarise plusieurs chansons francaises.
En marge de le genre foldingue, votre survolte des Trente glorieuses a frequemment laisse percer ses desesperances. Il y eut Et maintenant (1961 avec Pierre Delanoe). D’ailleurs cette paradoxale consequence une separation amoureuse clamant l’inexistence une solitude (1970 avec –toujours— Pierre Delanoe).
Quand Becaud commence a emouvoir au sein des chaumieres avec «Et maintenant», nos demographes recensent en France 6% de personnes residant seules. Elles sont aujourd’hui plus du double. C’est l’un des enseignements de l’etude que vient de publier l’Institut national d’etudes demographiques (Ined) sous la signature de Laurent Toulemon et Sophie Pennec, dans la derniere livraison une revue Population & Societes. Les chiffres publies paraissent issus des observations du dernier recensement date de 2007.
Parmi les 61,8 millions d’habitants d’la France metropolitaine figurant dans ce recensement, 8,764 millions etaient recenses tel «vivant seuls»; soit 5,2 millions de femmes et 3,6 millions d’hommes. Depuis cinquante ans, votre proportion n’a cesse d’augmenter de maniere reguliere passant de 6% a 14%. Ce phenomene a triple chez les hommes (de 4 a 12) et double chez ces dames (de 8 a 16).
Multiples changements d’epoques
Ces precisions seront un symptome assez eclairant des mutations socioculturelles vecues par la population francaise en un demi-siecle. Ainsi des raisons conduisant a resider seul a toutes les differents ages une life a clairement evolue. En 1962, il s’agissait pour l’essentiel des personnes (et surtout des femmes) agees. Chez les jeunes qui entraient dans la phase d’une sexualite active la mise en couple correspondait le moins rarement au depart du domicile parental; ou en etait peu eloignee dans le moment.
Entre 1962 et 1982, la residence seule augmente entre 20 et 30 annees, du fera d’une diffusion des etudes superieures et de l’autonomisation accrue des jeunes, femmes et hommes. Puis entre 1982 et 2007, le retard progressif du debut une vie en couple chez nos jeunes conduit a un doublement de la proportion de ceux residant seuls dans leur logement.
C’est aussi a cette epoque que les ruptures d’union seront devenues plus frequentes. D’ou une diminution en vie en couple et une augmentation en proportion des individus residant seules. Par ailleurs, entre 60 et 80 ans, la baisse en mortalite (et donc du veuvage) et l’augmentation des ruptures d’unions se compensent. Puis dans la zone des «grands ages» (soit au-dela de 80 ans ou 90 annees) la proportion de personnes habitant seules continue a progresser.
C’est que, contrairement a une opinion assez repandue, l’entree en institution est plus tardive d’une generation a l’autre, tandis que les cohabitations avec les enfants diminuent serieusement: le meilleur etat de sante des personnes agees et l’amelioration de leur niveau de vie permettent davantage d’autonomie.
Ecarts homme copine du pic de «vie seule»
Les «transitions familiales» (periodes qui conduisent a resider seul) varient considerablement selon le sexe et surtout avec l’age. Les jeunes femmes quittent en moyenne le foyer parental plus tot que des jeunes hommes. Cause ou consequences: elles se «mettent en couple» egalement plus tot meme si elles sont legerement plus nombreuses a resider seules vers 20 ans.
Apres 22 ans, la «vie seule» diminue concernant ces dames et ce jusqu’a un minimum de moins de 8% a 40 annees, avant de repartir fortement a la hausse avec l’avancee en age (55 % a 80 ans). Chez les hommes, le pic «vie seule» est, avec 20%, atteint par 26 annees, puis diminue et reste stable (a 15%) jusqu’a menchats appli rencontre 70 annees.
«L’augmentation reellement importante avec l’age de la proportion de femmes seules resulte des ruptures d’union via deces du conjoint, souvent a partir de 52 ans. Ces ruptures paraissent plus importantes pour les femmes que des hommes. Elles resultent aussi du depart des enfants en familles monoparentales, precisent des chercheurs de l’Ined. A l’inverse, les hommes habitent moins rarement seuls que les femmes avant 50 ans, notamment apres une rupture d’union ; a ces ages nos meres separees de un conjoint vivent moins rarement avec leurs bambins.»
En general le fait d’etre statistiquement recense dans la categorie «vit seul au sein d’ son logement» ne correspond-il pas forcement ipso facto a la dimension philosophique et existentielle d’la solitude. On sait, ou on imagine, que cet etat va etre intensement vecu i l’interieur d’un groupe, familial ou nullement. Et le solitaire va ne pas souffrir de l’etre. Il n’en reste jamais moins que l’existence seule reste moins souvent un panel assume qu’une fatalite subie, source de pathologies eventuelles et variees.
